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>> Compte rendu du G8 en photos et textes par Guillaume Bertrand

>> Texte de Christophe Rastoll

Nous étions 7 corrézien(ne)s très motivé(e)s (mobilisation difficile malgré l'info et les relances) à prendre le car en provenance de Limoges, car affrété par le Forum Social du Limousin, à...23h30. Nous avons donc débarqué à Annemasse à 6h00 du mat courbaturés et somnambules, accueillis des la sortie d'autoroute par des forces de polices assez patibulaires. On a rejoint le village intergalactique et on a assisté au réveil difficile des campeurs qui n'avaient pas tellement dormi, eux non plus!! A 9h30, le cortège s'est formé et a commencé à avancer, avec au départ, quelques sur-places. J'en ai profité pour papoter avec un Attac allemand de Stuttgart. Il y avait aussi un allemand qui avait fabriqué un panneau avec le slogan "In Bretzel we trust", il portait aussi un collier de Bretzel autour du cou. J'avoue ne pas avoir tilté aussitôt!! En fait, c'était en   rapport avec le Bretzel qui a failli étouffé Bush!!!! Des trucs de ce genre, humoristiques, très créatifs, j'en ai vu beaucoup et c'était vraiment réjouissant de constater ce foisonnement de créativité! Manif très chaude, autant climatique (bonjour les coups de soleil!!) que par l'ambiance. Slogans très percutants, tags figuratifs sur les panneaux qui "protégeaient" les vitrines. Notre troupeau de limousins (nous avions plusieurs panneaux avec notre logo : une sympathique vache limousine dont les couleurs par contre, n'ont rien de limousin mais plutôt quelque chose de brésilien... s'est distingué (au point d'être filmé par la TV) grâce à quelques fortes voix qui se sont relayées pour scander un slogan de leur création : "Bush, m'entends-tu? Bush, où es-tu? Bush, que fais-tu?..." Et tout le monde de répondre en choeur "Je fais du profit...Beuhhh"!! Voilà un exemple de l'ambiance, parmi tant d'autres... Je n'ai pas constaté de  débordements ou de casses, tout du moins pas en milieu de manif, où nous nous trouvions. J'ai tenté de remonter le cortège d'un bon pas (c'est là où l'on se félicite de faire de la randonnée!), en vain... mais j'ai quand même pu constater que l'ambiance n'était pas la même en début de cortège (partis d'extrême gauche divers, anars, libertaires...) : messages très radicaux, pas très festifs... Nous avons traversé des villes mortes, surtout côté suisse, je vous passe les détails, les médias dominants ont en suffisamment parlé. En tout cas, la propagande a bien marché : la plupart des habitants avaient fui la ville ou bien, ils s'étaient barricadés chez eux. Mais ils se sont vite rendus compte (en particulier dans les quartiers populaires!) que nous étions en fait sympathiques et nullement agressifs (en dehors bien sur des éléments perturbateurs que les médias dominants ont monté en épingle!). Nous n'avions que nos slogans, nos banderoles, notre volonté obstinée de construire un autre monde et surtout notre bonne humeur! Mais justement, c'est dangereux (pour les puissants) bien plus que la casse des cagoulés, car c'est contagieux! Les autochtones ont donc progressivement relevé les volets, ouvert les portes et... les visages...Quelques scènes : deux femmes lançaient, du haut de leur balcon, des canettes de boissons dans la foule. Plus loin, une autre nous rafraîchissait avec un tuyau d'arrosage. Quelques fois, on voyait des familles entières au balcon ou dans le jardin, qui regardaient passer le défilé en digérant leur repas dominical! D'autres ouvraient leur jardin, leur cour et nous invitaient à nous rafraîchir! Des dialogues se nouaient, les uns expliquaient, les autres écoutaient et souriaient... Nous avons tout à gagner en faisant ce type d'actions, d'happenings (chers au regretté P. Bourdieu). Ce thème* a d'ailleurs été abordé dans une conférence sur le thème de la résistance aux guerres (de toutes sortes) à venir. Il a été dit, entre autre, qu'"...en s'inspirant des actions de Ghandi, il s'agit bien plus de gagner la sympathie de l'opinion publique que de s'inscrire dans des logiques d'actions syndicales traditionnelles qui peuvent contribuer à diviser la base. Sans remettre en cause l'exercice du droit de grève, il s'agit de le recentrer dans un contexte d'actions participatives qui impliqueraient l'ensemble des acteurs de la société civile. Ainsi, André Duny, de la coordination de l'Éducation Nouvelle, évoque l'emploi d'une certaine pédagogie du terrain comme l'organisation de marches pour la défense des services publics, qui pourraient grossir à chaque étape en associant usagers et salariés..." A Genève et Annemasse, nous avons constaté les effets positifs de ce type d'actions, ne serait-il pas temps de le faire également au niveau local...Je pense à une marche qui traverserait le Limousin au cours de cet été, sous l'égide du Forum Social Permanent du Limousin... En plus, ça ne peut rendre que sympa! Il suffit juste d'un peu d'entraînement préalable! Voilà, l'idée est lancée, réfléchissez-y, faites-là surtout circuler (en particulier dans le milieu enseignant et secteur public) et retrouvons-nous nombreux sur le Plateau de Millevaches, au Villard (Royère de Vassivière) pour, ce serait vraiment bien, mettre une action de ce type en place. (le 28 juin, l'après-midi, à l'occasion de la réunion du Forum Social du Limousin).

Evelyne Simon
Attac 19

*Article de Guillaume Bertrand publié le 29 juin sur le site www.attac.info