Le deuxième Forum social européen
Paris - Saint-Denis- Bobigny - Ivry -
12-15 novembre 2003
Assemblée des mouvements sociaux - 16 novembre à Saint Denis
1.- Du FSM au FSE
Le Forum social européen (FSE) est
lune des déclinaisons continentales du Forum social mondial (FSM) organisé pour la
première fois à Porto Alegre (Brésil) en janvier 2001. Depuis cette date, deux autres
FSM ont également eu lieu à Porto Alegre, le dernier en date sy étant tenu du 23
au 28 janvier dernier.
Un processus
dessaimage sest mis en route dès 2002 avec la tenue dun Forum social
africain au Mali (janvier 2002) et dun deuxième en Ethiopie en janvier 2003.
Parallèlement, en janvier 2003, lInde accueillait le premier Forum social
asiatique. À Belem (Brésil), se sont tenus en janvier 2002 et janvier 2003 les
deux premiers Forums panamazoniques.
Lessaimage
sest également produit au niveau national dans une trentaine de pays des
différents continents et même au niveau local : une dizaine de Forums sociaux se
mettent actuellement en place en France dans les régions (parmi les premiers dont nous
avons connaissance : Marseille, Toulouse, Lille, Saint-Étienne, Pays basque, etc.).
2.- Ce
quest un Forum social
Les Forums sociaux, à quelque niveau
géographique que ce soit, ne sont pas des entités appelées à prendre position sur
telle ou telle question. Ce sont des espaces ouverts de débat et délaboration de
propositions par les acteurs sociaux : associations de tout type, ONG, syndicats.
Selon la Charte de principes du FSM (qui vaut pour les autres Forums), les partis
politiques ne sont pas directement parties prenantes de lorganisation ou du contenu
des rencontres, mais ils peuvent leur apporter leur soutien. Cette règle est appliquée
de manière variable selon les traditions nationales, mais elle est de rigueur en France
et, plus largement, pour le FSE.
Les autorités
locales ou nationales peuvent, elles aussi, appuyer les Forums, mais, pas plus que les
partis, elles ninterviennent dans son contenu. Cela sest vérifié à Porto
Alegre, où la ville et lEtat de Rio Grande do Sul ont apporté un appui matériel
considérable, de même quen Italie où la ville de Florence et la région Toscane
ont largement financé la tenue du premier FSE.
Dans la même
logique dautonomie, le deuxième FSE bénéficie dores et déjà du soutien
des villes de Paris, de Saint-Denis, de Bobigny et dIvry, ainsi que des Conseils
généraux de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Le gouvernement français a, par
ailleurs, publiquement annoncé son soutien (notamment financier) à cette rencontre.
3.- Comment
sorganise le prochain FSE
Le FSE, prévu
du 12 au 15 novembre 2003, sannonce déjà comme un événement qui rassemblera
entre 30 000 et 50 000 personnes (dont 10 à 15 000 non Français) participant à des
rencontres prévues sur les sites mentionnés plus haut. Pour Paris, le site retenu est
celui de La Villette (Grande Halle, Cité des sciences et de lindustrie, Zénith).
Le pilotage du
FSE 2003 est prévu comme suit :
a) Un comité français
dinitiative composé de près de 150 organisations signataires dun Appel parmi
lesquelles la confédération CGT, la FSU, le Groupe des Dix, et une grande variété
dacteurs sociaux représentant les secteurs les plus divers. Certaines organisations
non-signataires de lAppel (comme la CFDT, FO, lUNSA) se contentent
dassister aux réunions du comité. Ce comité, qui se réunit chaque mois, élabore
les projets de contenu et dorganisation qui sont soumis à linstance
européenne de pilotage : lassemblée européenne de préparation du FSE 2003.
b) Lassemblée européenne de
préparation du FSE 2003 est le pendant européen du comité français. Elle comprend les
acteurs sociaux nationaux et les représentants des réseaux européens, par exemple la
Confédération européenne des syndicats (CES). Quatre et peut-être cinq réunions de
cette assemblée, ainsi que des réunions plus nombreuses de groupes de travail, ont eu
lieu (à Saint-Denis et à Bruxelles) ou sont prévues dans différentes villes
dEurope (Genève, Berlin, etc.).
c) Le secrétariat français
dorganisation, composé de représentants dune vingtaine dorganisations
membres du comité français, et qui a pour mission de mettre en uvre les décisions
de lassemblée européenne, en liaison avec le comité français dinitiative.
d) Une association de financement du FSE
2003 qui a pour objet unique de gérer les apports financiers sous la responsabilité du
secrétariat dorganisation.
4.-Quel lien avec
lAssemblée des mouvements sociaux ?
Comme indiqué
plus haut, les Forums sociaux sont des espaces de débats et de coordination, en même
temps que des moments dun processus qui intègre chaque jour de nouvelles forces
dans le combat contre la mondialisation libérale. Ce ne sont pas, en tant que tels, des
organisations ou des cartels dorganisations susceptibles de prendre des positions.
Il ny a pas de position du Forum sur telle ou telle
question. Mais ce vide nest quapparent.
Si, en effet,
le FSM ou le FSE ne publient pas de communiqués, il est loisible
à toutes les organisations qui y participent de le faire, mais en nengageant
quelles, sur des campagnes, des actions, etc. Cest dailleurs lun
des objectifs centraux des Forums que de ménager des espaces darticulation des
luttes.
Ces
articulations ou coordinations peuvent être sectorielles (sur leau, sur la dette,
etc.) en conclusion dun séminaire ou atelier. Elles peuvent aussi être beaucoup
plus englobantes, en prenant en compte les questions majeures et en les intégrant dans
une analyse globale et dans un calendrier daction.
Telle a été
la fonction de lAssemblée des mouvements sociaux à Porto Alegre et à Florence.
Rappelons ici que, compte tenu du peu de temps dont a disposé lAssemblée à Porto
Alegre et de labsence de mandat de certains délégués, elle a certes élaboré un
appel, mais il est ultérieurement soumis à la signature des organisations qui le
décident.
En
dautres termes, lAssemblée nest pas partie intégrante du Forum, encore
moins linstance qui le pilote, mais elle se situe dans le même processus.
Bernard
Cassen,
coordinateur de la commission internationale dAttac.
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